C’est une première en France : la maîtrise des cheveux bouclés, frisés et crépus va être enseignée en école de coiffure. Le Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) de la coiffure concernera désormais tout type de cheveux.
Après un appel aux écoles en début d’année, plusieurs se sont portées candidates pour délivrer ce nouveau diplôme. Un grand pas dans la lutte contre la discrimination capillaire.
Des experts en cheveux texturés à l’origine de ce nouveau certificat
Dans les salons de coiffure, les cheveux bouclés et crépus ne sont pas logés à la même enseigne que les cheveux lisses. De nombreux.ses coiffeur.ses n’étant pas formé.es à coiffer les chevelures texturées, iels ne peuvent pas toujours répondre aux besoins des client.es.
C’est en partant de ce constat que Aude Livoreil-Djampou, Docteure en chimie, coiffeuse, formatrice, consultante certifiée et fondatrice des salons Studio Ana’e, a sollicité il y a 8 ans le ministère de l’Éducation Nationale et différents organismes de coiffure pour « les convaincre de créer un diplôme de coiffure des cheveux frisés et crépus », explique-t-elle dans un post Instagram annonçant la mise en place de ce nouveau diplôme.
https://www.instagram.com/p/CsDxw2Dornf/
La discrimination capillaire, un sujet au cœur de l’actualité
Bien plus qu’un simple souci de coiffure, le sujet de la discrimination capillaire est bel et bien d’actualité en France – et ailleurs dans le monde – et a un impact important, même dans le milieu professionnel.
En novembre 2022, la Cour de Cassation a estimé qu’Air France ne pouvait interdire le port de tresses afro à ses stewards. 10 ans plus tôt, en 2012, un steward avait mené aux Prud’hommes la compagnie aérienne pour discrimination après avoir été licencié pour le port de tresses nouées en chignon.
En écho à cette histoire, Oliver Serva, député Liot de Guadeloup, a déposé une proposition de loi visant à reconnaître et à sanctionner la discrimination capillaire qui « concerne souvent les femmes noires, qui se sentent obligées de lisser leurs cheveux », explique-t-il dans une interview accordée à Ouest France en mai 2023.
D’après une étude menée par Dove et LinkedIn aux Etats-Unis, près de deux tiers des femmes afro-américaines interrogées disent changer de coupe de cheveux lorsqu’elles postulent.
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