C’est un doux rêve que beaucoup d’entre nous caressent : avoir une seconde adresse où se réfugier le week-end pour oublier un peu le tumulte du quotidien. Un souhait pas si utopique, à condition de bien s’y préparer et d’en anticiper les avantages comme les inconvénients.
Que vous soyez propriétaire ou locataire de votre logement principal, vous avez le droit d’avoir des rêves. Et celui d’avoir une résidence secondaire en est un parfaitement légitime. Surtout pour les citadins qui souffrent quotidiennement du stress urbain. Dans des villes où les perspectives d’achat sont de plus en plus réduites avec des prix au m2 qui ne cessent d’augmenter, avoir un petit coin de nature à soi, loin de l’agitation et du vacarme paraît de plus en plus séduisant. D’autant qu’en restant raisonnable, il est souvent possible de concrétiser ce rêve sans se ruiner, voire même de réaliser un bon investissement. En s’y prenant pas à pas, vous pourrez bientôt décrocher de la routine autant qu’il vous plaira.
Trouver le cadre idéal pour une résidence secondaire
Il y a deux catégories de résidences secondaires, celles où l’on peut se rendre rapidement pour y passer ses week-ends, et celles plus lointaines où l’on passera plutôt des vacances. Dans le premier cas, il faut rester dans un périmètre de moins de deux heures de route autour de la résidence principale, en étudiant les moyens d’accès disponibles et qui pourraient vous convenir. Nous vivons dans un beau pays et où que vous résidiez, il y aura forcément à moins de 100 km de chez vous, un coin de campagne attractif où le décor vous tapera dans l’œil. Mais attention, il ne suffira pas d’un peu de pelouse et trois arbres pour faire votre bonheur. Assurez-vous d’abord que le coin dispose de toutes les commodités indispensables au quotidien (boutiques, supermarché, médecins…) dans un rayon de 10 km. Et renseignez-vous bien sur les services, les transports, les activités et autres attractions touristiques qui animent la région, pour être sûr d’occuper vos week-ends.
Pour les résidences de vacances, la zone de recherche est plus grande, et peut même s’étendre hors de nos frontières. Il est toutefois indispensable de bien connaître la région (ou le pays) avant d’y jeter son dévolu, surtout si la langue et la législation ne sont pas les mêmes. Pour un achat à l’étranger, il est d’ailleurs conseillé de se faire accompagner par un avocat spécialisé qui s’occupera de vérifier le bon respect des procédures. Hormis ces précautions, il faut surtout choisir un endroit cher à votre cœur, dans lequel vous êtes sûr de vouloir passer la plupart de vos vacances pendant de nombreuses années.
Prévoir le bon budget pour une résidence secondaire
Il faut tout de même rester réaliste : à moins d’hériter d’une maison de famille, une résidence secondaire a un prix et c’est d’abord à vous de savoir quel sera le vôtre. Quand on a des économies, les investir dans la pierre est forcément une solution sûre, mais s’il vous faut faire un emprunt, demandez-vous combien vous seriez prêts à consacrer chaque mois dans un tel investissement. Dîtes vous que cet argent investi est une forme d’économie puisque vous en serez propriétaire. Et sachez surtout qu’une résidence secondaire peut ne pas coûter si cher, surtout si on la compare au budget qu’on consacre à se loger pour les vacances. Avec moins de 100 000 euros, il reste parfaitement possible de trouver un studio en bord de mer ou une petite maison à la campagne dans bien des coins de France. En revanche, assurez-vous d’avoir un accord de principe de votre budget auprès de votre banque, notamment avant d’entamer les visites. Même si c’est toujours instructif, il serait dommage de perdre votre temps en fantasmant sur des biens que vous ne pourrez pas vous payer.
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Organiser sa prospection pour dénicher le bon bien
Tour à tour réjouissante et décourageante, la recherche d’une résidence secondaire peut réserver quelques déconvenues, mais aussi de belles surprises qui font souvent qu’on saute le pas. Et la bonne nouvelle, c’est qu’elle peut démarrer maintenant, car votre future maison n’est qu’à une portée de clic de votre routine quotidienne. Dès lors que vous avez identifié une ou plusieurs zones de recherche propices à vos critères, il n’y a plus qu’à consulter les sites immobiliers de la région pour vous faire une idée des prix et des perspectives. Vous y trouverez des annonces de maisons, appartements, chalets et autres bungallows, et bien qu’il ne soit pas toujours spécifié, tâchez d’identifier un prix au m2 habitable qui vous servira pour mieux les comparer entre elles. A noter que vous y trouverez aussi des annonces pour des terrains constructibles. Une seconde option certes plus laborieuse et souvent plus coûteuse, mais qui garantit d’avoir une maison secondaire dessinée selon vos moindres envies. Enfin, dernière possibilité : si vous n’êtes pas absolument certain que la zone choisie conviendra, vous pouvez commencer par chercher un bien en location longue durée. Avec des loyers réduits par rapport aux locations touristiques, cette solution vous permettra de vous familiariser avec la région sans trop vous engager. Et si vous êtes définitivement séduit, de vous lancer dans une acquisition définitive au bout d’un an ou deux.
Réussir ses visites
Dès qu’une annonce vous intéresse, tâchez d’obtenir le maximum d’informations complémentaires à son sujet, et dressez ensuite une liste de celles qui vous semblent suffisamment intéressantes pour justifier une visite. Regroupez les annonces par secteur géographique, surtout si vous venez de loin. Car il vous faudra alors commencer une partie plus active des recherches en multipliant les déplacements sur place. Pour découvrir concrètement les biens qui vous intéressent, mais aussi les comparer entre eux pour mieux les situer sur le marché local. C’est aussi l’occasion de mieux vous familiariser avec le secteur, ainsi qu’avec les trajets que cela implique. Cette partie des recherches peut s’avérer fastidieuse et impliquer plusieurs allers-retours réguliers, mais elle est fondamentale, surtout quand on est en terrain inconnu. Toutefois tout comme la vie, le marché immobilier est souvent plus tranquille à la campagne, et mieux vaut bien prendre son temps et multiplier les visites, quitte à laisser parfois passer quelques jolis mirages.
Ne rien oublier lors de l’achat
Une fois certain d’avoir trouvé le bien de vos rêves, posez-vous encore quelques questions ultimes en vous demandant quelles seront vos futures obligations : faut-il prévoir des travaux ? Y-a-t-il un jardin à entretenir ? Y-a-t-il une copropriété ? Si tous les voyants sont au vert, vous pourrez alors vous entendre sur un prix définitif avec le vendeur en lui faisant une offre d’achat (valable 8 à 10 jours). S’il l’accepte, il reste alors à signer un compromis de vente (devant un notaire ou un agent immobilier) qui fixe le délai (3 mois en général) et les conditions d’acquisition du bien. Cet avant-contrat comprend notamment des conditions suspensives qui vous protégeront en cas d’imprévu. Si celle de l’octroi d’un prêt est obligatoire, on peut en ajouter d’autres comme l’obtention d’un permis de construire ou la non opposition à une déclaration de travaux par exemple. Au terme du délai fixé par ce compromis et une fois les fonds réunis, l’acte de vente définitif est signé devant un notaire (choisi par le vendeur). En plus du prix de vente, l’acquéreur doit supporter les frais d’acquisition comme les différentes taxes qui représentent un peu plus de 5% du prix d’achat, mais aussi la rémunération du notaire (entre 0,825 et 4%) plus le paiement de ses interventions annexes (cadastre, hypothèque…), ainsi que les éventuels frais d’agence ou ceux liés à un emprunt.
L’acte de vente signé, le notaire vous remet les clefs de votre résidence secondaire que vous pouvez investir le jour même. Un emménagement qu’il convient également de bien préparer.
Préparer l’installation dans sa nouvelle résidence
Aménager une résidence secondaire présente plusieurs particularités qu’il vaut mieux anticiper. D’abord parce que le logement risque d’être régulièrement vacant, mieux vaut s’interroger sur les façons de le protéger contre les cambriolages, et ne pas le meubler de façon trop coûteuse ou ostentatoire. Bien sûr, il ne s’agit pas de renoncer au confort, juste d’éviter les déconvenues en cas de cambriolage. D’autant que c’est l’occasion idéale de vider le grenier ou la cave de votre logement principal et d’en ressortir tout ce qui peut encore faire bon usage. Toutefois la distance peut compliquer les déménagements entre vos deux adresses et imposer une certaine organisation dans vos allers-retours. De même si vous prévoyez des travaux, il vous faudra non seulement trouver de bons artisans sur place mais aussi coordonner leur intervention à distance.
Prévoir les impôts et les taxes en plus pour une résidence secondaire
Au-delà de son coût à l’achat, une résidence secondaire implique un certain nombre de frais réguliers ou ponctuels. D’abord il faut savoir que vous pourriez être soumis à l’impôt sur la fortune immobilière si la valeur nette de votre patrimoine venait à dépasser 1,3 million d’euros (avec un abattement de 30% sur la valeur de votre résidence principale). Sans forcément aller jusque-là, il vous faudra tout même payer chaque année les taxes foncières et d’habitation de ce nouveau logement, dont il convient de se renseigner des montants avant l’achat. Mais vous devrez aussi prévoir un nouveau contrat d’eau et d’électricité voire d’Internet, de téléphone ou de chauffage. Enfin, votre bien peut impliquer des frais spécifiques comme des charges de copropriété ou des coûts d’entretien ou de jardinage que vous ne pourriez assurer vous-même.
Penser à la mise en location de ce nouveau bien
Par définition, une résidence secondaire n’est pas occupée en permanence. Alors pourquoi de ne pas mettre à profit ces périodes de vacance pour en tirer une certaine rentabilité ? En mettant à louer votre bien quand vous n’y êtes pas, vous pourrez couvrir vos charges, voire même gagner de l’argent si vous acceptez de le faire en haute saison. Vous pouvez choisir d’assurer seul cette gestion locative (accueil des locataires, état des lieux, ménage..) mais la distance vous conduira peut-être à recourir à un agent immobilier (moyennant 20% du loyer) pour le faire à votre place. Pour vous faire connaître vous pourrez utiliser des plateformes comme Abritel ou encore Homelidays qui facture un abonnement de 249€/an, mais aussi airbnb (qui prend jusqu’à 20% en frais de service sur vos loyers). Enfin, il faudra veiller à ce que votre assurance habitation couvre bien la mise en villégiature et faire une déclaration de meublé de tourisme en mairie. Dernière chose, les recettes de vos locations seront à ajouter à votre déclaration de revenu, puis soumises à un abattement de 50% dès lors que celles-ci ne dépassent pas 70 000 euros par an. Malgré toutes ces contraintes et retenues sur vos gains, le jeu en vaut souvent la chandelle car la location touristique est très rentable. Bien organisée, elle peut vous permettre de profiter régulièrement de votre résidence secondaire et même de capitaliser sans que trop grever votre budget habituel.
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