03/28/2023

Salués dans le monde entier pour leur créativité, les deux ateliers français en charge de la conception des personnages extraordinaires de Mask Singer, diffusé sur TF1 samedi 31 à 21h05, se sont surpassés cette saison. Enquête côté coulisses.

Vont-ils passer les portes ? C’est une préoccupation majeure des deux ateliers français en charge de la création des costumes de Mask Singer. Cette année, Multicréation, dirigé par Marie-France Larrouy, a réalisé le Loup, le Hibou, l’Araignée, la Pieuvre, le Manchot, les Perroquets et le Corbeau.

Les équipes de Jérôme Clauss, à la tête de Moving Puppet, ont conçu le Squelette, le Dragon, le Requin, le Robot, la Renarde et la Bouche. Chacun a coûté entre 20 000 et 40 000 euros et exigé en moyenne 500 heures de travail. Jusqu’à 660 heures pour le dragon !

"Ce sont des défis quotidiens, raconte Marie-France Larrouy. La Pieuvre, par exemple, nous a demandé beaucoup d’investissement, avec ses soixante tentacules." Dans le contexte de crise sanitaire, tous les personnages ont dû être fabriqués en à peine plus de deux mois, et avec un seul essayage. "Ça a été beaucoup de nuits blanches et de kilos en moins", se souvient Marie-France Larrouy.

Du sur-mesure

Une quarantaine de croquis ont dû être imaginés. Leurs inspirations allant des corsets de Jean Paul Gaultier pour l’Araignée, à l’univers de Tim Burton pour le Squelette. Les célébrités qui s’y dissimulent choisissent dans le catalogue, souvent au coup de cœur. "Les Perroquets correspondent très bien au duo qui les a choisis", souffle Marie-France Larrouy, seule au courant de l’identité des stars et tenue contractuellement à la confidentialité. Jérôme Clauss, lui, a délégué le poids du secret à sa cheffe costumière.

Le personnage adopté, il est adapté aux mensurations du candidat, parfois à ses volontés. «La Renarde souhaitait une coupe plus rebelle… Et ça lui va très bien, indique Jérôme Clauss. Nous pouvons aussi tricher un peu pour cacher la morphologie et leurrer le public. »

Sculpteurs, peintres, couturiers, tailleurs, plasticiens : une dizaine d’artisans travaillent sur chaque costume. Un montage d’autant plus complexe que, cette saison, des indices y ont été dissimulés. "Sur certains, s’amuse Marie-France Larrouy, personne ne les a repérés !"

Le talent français honoré… et copié

Mais la contrainte principale reste le confort. «Chaleur, poids, visibilité… Il faut que la star soit à l’aise au maximum, pour que le costume devienne une seconde peau», explique Jérôme Clauss. Pas question, donc, de lâcher leurs bébés sur le plateau : les créateurs assistent à chacune des émissions (enregistrées cet été) pour habiller les célébrités et régler les éventuels pépins. Cette saison, «seul le Manchot s’est cassé un ongle», précise Marie-France Larrouy.

Salués après la saison 1 de Mask Singer, les ateliers français ont été courtisés par plusieurs productions étrangères. Mais, ravis de leur collaboration avec le producteur de divertissement Hervé Hubert, aucun n’a répondu à ces sollicitations.

La version russe de Mask Singer a, du coup, copié le cupcake de l’année dernière. "Et les Américains nous ont piqué le Robot et la Bouche. Mais je vois ça comme un hommage", commente Jérôme Clauss, philosophe. Les deux ateliers sont déjà bien occupés avec la préparation de la saison 3… Et promettent d’aller encore plus loin.

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